Ombres au lever du jour
Inspirations

Une certaine première fois

L’heure est grave, un seul mot hante tous les esprits : confinement ! À l’heure où ce maudit virus nous a coupé les ailes et envoyé aux oubliettes tous nos projets de voyages, il faut tout de même garder une dose d’optimisme. Ne serait-ce que parce que pour une fois, et même cloitrés entre quatre murs, quel que soit notre continent, notre couleur ou notre religion, nos cœurs battent à l’unisson. C’est pourquoi, j’ai décidé de me joindre à cette belle initiative de fromyukon, #UnJourDesTextes, comme une bouteille lancée à la mer à autant de blogueurs pour que nos plumes ne sèchent pas et pour continuer à rêver et partager.

Je vous conte donc une certaine première fois.

Nous nous sommes levés par un jour de printemps, nous avons plié bagage et sommes partis à l’aventure pour quelques jours avec un groupe d’amis, vers l’inconnu, vers un nouveau défi que nous n’avions jamais eu l’occasion de relever auparavant.

Nous avons bravé les éléments, et affronté le défilement des saisons l’espace d’une seule journée, passant de la neige qui ralentissait nos pas, ou plutôt nos roues, dans les montagnes du Moyen Atlas marocain à une douceur printanière avant de débarquer dans l’aridité du sud.

C’est là, que nous avons compris ce que les mots splendeur et majesté voulaient dire, que nous avons entendu l’appel de dame nature par l’un de ces plus beaux et plus mystérieux éléments.

Nous avons caressé les courbes chatoyantes des dunes, joué à cache-cache avec les ombres se profilant sur le sable par le soleil couchant.

Nous avons tâté l’aridité d’un sol craquelé que l’eau avait fui depuis des mois comme en désamour.

Nous avons flirté avec le ciel et tutoyé les étoiles par une nuit sans nuages et sans ombrages, où le silence régnait en maitre, avec pour seul abri une tente au beau milieu de nulle part. Une nuit dont le souvenir me hantera toujours, parce que de ma vie, je n’en avais connue de semblable. Une nuit où les étoiles semblaient descendre se promener parmi les mortels, et où la voie lactée elle-même venait nous prendre à bras ouverts.

Nous avons vu la lumière déchirer la noirceur de la nuit et un soleil naitre des entrailles du crépuscule comme un nouveau-né tant attendu. Un soleil incandescent, flamboyant que nous avons contemplé religieusement, hissés sur nos dromadaires.

Certains d’entre nous ont aussi connu la peur qui se tapit dans le ventre, celle des bêtes qui règnent dans ces lieux, et que nous avons eu pour voisins le temps d’une nuit. Une nuit où le sommeil a déserté, et où Morphée a refusé de nous cajoler sans les remparts des murs qui nous protègent de l’inconnu.

Nous avons su ce qu’était de connaître l’appel du sauvage et des grands espaces. Nous avons su ce qu’était la grandeur de dame nature et notre petitesse en face d’elle.

Et par-dessus tout, nous avons succombé à la beauté, à la splendeur des lieux. À cet or étincelant, à ce silence apaisant, à ces grains si fins qui font un tout infini et incroyablement grand.

Ce fut cela, mêlé à de l’émotion, de la complicité et des rires, notre première fois dans le désert.

Découvrez le récit détaillé de mon séjour dans les dunes de Merzouga dans le carnet de voyage qui lui est dédié.

Tags : Maroc

L'auteur: Lamiae

Je suis une passionnée de mots, de voyages et de photographie. Ce mélange a donné naissance à ce blog. Je vous invite à partager avec moi mes passions et d'aller ensemble à la découverte de ce beau et vaste monde pour une petite dose d'émerveillement.

8 Commentaires

  • Chère lamiae,

    Ton blog est passionnant.. fluide, beau, instructif.. de belles photos, tes mots sont juste sublime… Et la liste est longue donc MERCI
    Une belle découverte…
    Je prend des notes et te remercie de nous faire partager cela…

    Force et courage en cette période.
    Bises ?

    • Merci pour cet adorable commentaire Andrea, je suis très touchée, vraiment. Ça me fait énormément plaisir que mon blog te plaise autant. Merci encore et courage à toi aussi en cette période.

  • Je ne sais plus si je suis plus en admiration devant tes mots ou en émerveillement devant la splendeur de ce désert que tu nous as si bien décrit. Les deux, bien sûr! 🙂
    Juste pour te dire que c’est un bonheur de te lire, que tes mots sont élégants, savoureux et me font toujours rêver. Cette fois encore peut être plus que d’autres car à travers eux, moi aussi j’ai pu flirter avec le ciel, tutoyer les étoiles et me sentir à genoux devant la majesté de cette nuit féerique et devant la grandeur de la nature.
    J’espère qu’on fera le désert ensemble un de ces jours.

    Ta plus grande fan 😉

    Fatine

    • Merci ma chérie pour ce commentaire touchant. Je suis contente d’avoir réussi à te transmettre avec mes mots l’effet que peut avoir le désert sur quelqu’un.
      J’espère aussi qu’on pourra le faire un jour ensemble, avec les enfants peut être 😉
      Et merci d’être ma grande fan et cette lectrice si assidue et encourageante 😉

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