Oostpoort de Delft
Carnets de voyages

Un doux weekend à Delft, dans la patrie de Vermeer

Notre périple aux Pays-bas a compté moult villes et découvertes, nous avons sillonné plusieurs régions que nous avons adorées à commencer par l’incontournable Amsterdam, mais il est une ville qui nous a particulièrement marqués, Delft. Cette jolie ville est particulièrement connue pour deux choses, sa faïence qui a donné le nom à la couleur « bleu de Delft » et Johannes Vermeer et ses belles toiles, notamment une célèbre « Jeune fille à la perle ». Nous avons découvert à notre grande surprise que la ville était bien plus que cela.

Nous nous sommes rendus à Delft en train depuis Amsterdam par un jour de printemps, un printemps qui n’avait de la saison que le nom, vu qu’il fait souvent gris et froid aux Pays-Bas même à la fin du mois d’Avril. Pour nous, Delft constituait une étape dans notre circuit découverte du pays avant de continuer plus au sud vers Maastricht. Une étape jolie certes, d’après mes recherches, qui nous permettrait de nous familiariser avec ce fameux bleu de Delft et en savoir plus sur Vermeer et ses toiles, mais sans plus. Erreur, grossière erreur. Ce fut un coup de coeur total et absolu.

Centre ville de Delft (Markt)
Centre ville de Delft (Markt)

Delft, c’est Amsterdam, en plus petit, du charme en plus, des touristes en moins. On s’embarque dans une atmosphère purement hollandaise, où trônent eau et canaux, un charme tranquille et une aura paisible qui apporte du baume à l’âme.

Delft est certes une ville, mais elle a plus des allures de village, un gentil village où tout le monde connaitrait tout le monde, où la chaleur humaine et la bienveillance règnent pour compenser le froid du climat.

Ici, même la grisaille est drapée de charme, elle perd son aura tristounette pour donner au contraire un air mystique et romantique aux lieux.

On se rend à Delft comme à un rendez-vous amoureux et non à la recherche d’une check-list de voyage avec plein de choses à voir, on s’y rend pour un rendez-vous avec notre âme. On dépose bagages et soucis et on se laisse emporter par l’aura des lieux, on se promène dans ses ruelles, on y emprunte un vélo et on va à sa découverte.

Faites comme nous, restez-y une nuit ou deux pour en savourer le goût, j’en garde des souvenirs emprunts de tendresse et de délicatesse. Je garde particulièrement en mémoire les oies qui se promènent au centre ville comme si elles étaient à la campagne, et puis aussi le maraîcher qui nous a arrêté au milieu de la rue pour offrir de belles fraises à mon petit garçon. Les hollandais ont une bonté et une gentillesse que je n’avais jamais rencontré lors de mes précédents voyages, ils concurrencent en cela les irlandais que j’ai eu la chance de connaître bien plus tard. Vous trouverez toujours quelqu’un qui vous offrira de vous aider à porter vos bagages, qui s’arrêtera pour laisser son chien jouer avec votre enfant, qui vous indiquera, sans que vous le demandiez, par où passer pour ne pas galérer avec votre poussette… Mais je m’égare, revenons à cette mystérieuse et fascinante ville de Delft.

En dehors des charmantes flâneries, il y a certaines choses qui méritent tout de même d’être vues.

Le centre ville historique ou Markt est bien entendu un incontournable et de toutes les manières, vous ne risquez pas de passer à côté vu que la ville n’est pas immense. Il abrite cette jolie architecture si typique des Pays-bas avec tous ses bâtiments pleins de charme.

Les monuments majeurs de la ville s’y trouvent, l’hôtel de ville «Stadhuis van Delft » et la nouvelle église de Delft « Nieuwe Kerk ». Son clocher et sa flèche qui culmine à 108 mètres sont particulièrement impressionnants. La vieille église « Oude Kerk » peut elle aussi être une visite intéressante. Et puis, pour connaître un pan de l’histoire de la ville rendez-vous au Museum Het Prinsenhof où vous pourrez, entre autres, voir où fut assassiné Guillaume Ier d’Orange.

À Delft, vous ne pouvez non plus rater son plus élégant canal « Oude Delft » avec ses belles bâtisses ni l’ancienne porte fortifiée de la ville «Oostpoort».

On arrive maintenant à l’essentiel ou à ce qui fait la renommée de la ville: Johannes Vermeer et le bleu de Delft.

Le Vermeer Centrum de Delft

Un centre est dédié à l’enfant prodige de la ville, le Vermeer Centrum. Si vous aimez l’art comme moi, ce nom ne vous est sûrement pas inconnu, vu qu’il fait partie des peintres néerlandais les plus célèbres. Mais même si vous n’êtes pas forcément un inconditionnel de l’art, vous avez sûrement croisé le chemin d’une reproduction de l’un de ses illustres tableaux, ne serait-ce que dans le cadre d’une publicité, « La jeune fille à la perle » ou « La laitière ».

Dans le centre, les reproductions de ses toiles sont exposées grandeur nature, les oeuvres originales sont quant à elles exposées au Rikjmuseum d’Amsterdam et le Mauristhuis de la Haye.

Autour des oeuvres, le centre a créé toute une thématique interactive afin de mieux dévoiler au visiteur qui était Johannes Vermeer le maître de la lumière, le contexte de ses oeuvres, ses techniques de peinture et aussi le symbolisme qu’il utilisait dans ses toiles. Une visite très intéressante, que j’ai beaucoup appréciée.

Et puis, nous avons eu de la chance, car lors de notre séjour à Delft, la ville célébrait un grand événement, le retour de la toile « La Ruelle » après 320 ans à la ville natale du peintre. L’exposition s’intitulait d’ailleurs Vermeer revient chez lui / La Ruelle revient à Delft. De grandes affiches étaient placardées partout dans la ville pour célébrer l’événement, c’est dire l’engouement de Delft pour le peintre qu’elle a enfanté.

La ruelle
La ruelle

Le bleu de Delft, son incroyable faïence

Faïence de la Royal Delft
Faïence de la Royal Delft

L’autre visage incontournable de la ville est sa faïence célèbre avec sa couleur blanc et bleu. Cette céramique qui a vu le jour à Delft au 17ème siècle était particulièrement prisée par de riches collectionneurs. Avec ce bleu caractéristique qui portera ensuite le nom de bleu de Delft, les artisans potiers essayaient de concurrencer la porcelaine chinoise très célèbre à l’époque. Les poteries de Delft connurent un engouement international avant de perdre de leur attrait, entrainant ainsi la fermeture des fabriques.

Aujourd’hui, la seule grande manufacture qui subsiste est la Royal Delft, qui d’ailleurs peut toujours s’enorgueillir de la qualité authentique de la faïence de Delft. C’est devenu également une attraction touristique que l’on peut visiter afin de voir des artisans à l’oeuvre et comprendre comment on réalise ces si belles pièces avec le bleu de Delft. Outre le processus de fabrication, on peut admirer de belles oeuvres exposées et à l’occasion acheter un souvenir selon son budget dans le gift shop.

Dans le centre ville, vous trouverez plusieurs souvenirs avec le soi-disant bleu de Delft mais pour la plupart, ce sont des objets made in china qui n’ont rien à voir avec l’authentique faïence de la ville.

 

De Delft, il n’est pas nécessaire d’emmener un souvenir tangible, le plus précieux des souvenirs sera celui que vous emporterez au plus profond de vous, du charme doux de la ville et de ses habitants, de ses jolies bâtisses qui ornent ses ruelles, ses canaux, ses cafés, sa bonne humeur et son aura profonde. Notre coup de coeur pour cette ville fut une douce surprise à laquelle nous n’y attendions point et qui a illuminé d’un grain de magie nos pérégrinations au pays de l’eau et des tulipes.

 

Si vous avez aimé cet article, je vous invite à découvrir tous les carnets de voyages de notre itinéraire aux Pays-Bas.

L'auteur: Lamiae

Je suis une passionnée de mots, de voyages et de photographie. Ce mélange a donné naissance à ce blog. Je vous invite à partager avec moi mes passions et d'aller ensemble à la découverte de ce beau et vaste monde pour une petite dose d'émerveillement.

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